Jeudi 8 Septembre - Otage à Fleury durant 5 heures

Publié le par Sam Fisher

Un détenu de 17 ans, déjà auteur d'une prise d'otage en prison il y a quelques mois, a retenu en otage durant plus de cinq heures jeudi un psychologue à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne).

 

Un surveillant était retenu en otage jeudi à la mi-journée par un détenu à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne), a-t-on appris de source judiciaire, confirmant une information du Parisien.fr. (c) Afp

 

La situation s'est dénouée peu après 17h00 avec la "reddition" du jeune homme qui était armé d'un "couteau de cantine à bout rond", a indiqué le préfet de l'Essonne, Michel Fuzeau. L'otage, un psychologue d'une quarantaine d'années, "n'a pas été maltraité".

 

Le préfet a précisé que "les négociations ont été menées dans un premier temps, à la demande du preneur d'otage, par le directeur interrégional de l'administration pénitentiaire. C'est dans la dernière phase que le GIGN est intervenu".

 

La gendarmerie a fait état d'une intervention du GIGN pour maîtriser le détenu.

 

Selon le préfet, ce dernier "n'avait pas de revendications" et "l'hypothèse la plus probable est qu'il a voulu montrer qu'il est quelqu'un capable de s'évader". Selon une source syndicale, il demandait un transfèrement vers un autre établissement.

 

La prise d'otage avait débuté vers 11H30, lorsque le mineur s'est présenté à l'infirmerie pour une consultation avec le psychologue, qu'il avait déjà rencontré.

 

Plusieurs sources syndicales ont affirmé que c'est le même détenu qui, armé d'une lame de rasoir, avait pris en otage une éducatrice au sein de l'établissement pour mineurs (EPM) de Meyzieu (Rhône) près de Lyon, en avril.

 

"Je pense qu'il est l'auteur de la prise d'otage de Meyzieu", a déclaré le procureur de la République à Evry, Marie-Suzanne Le Quéau, sans pouvoir l'affirmer.

 

Elle a ajouté que le détenu, domicilié en Seine-Saint-Denis, avait été transféré à Fleury-Mérogis une semaine auparavant. Son casier judiciaire compte quatre condamnations, "essentiellement pour atteinte aux biens" et une procédure le concernant est "toujours en cours d'instruction à Lyon", a-t-elle ajouté.

 

Il a été placé en garde à vue par la gendarmerie, pour séquestration avec violences volontaires sur une personne chargée de mission de service public. Il encourt une peine criminelle : "L'instruction devra déterminer s'il s'est rendu volontairement ou pas".

 

L'enquête a été confiée au parquet de Bobigny, compte tenu de la domiciliation du détenu.

 

La prise d'otage de Meyzieu avait déclenché parmi les personnels des six EPM français un mouvement de protestation durable portant sur leurs missions au sein de ces établissements qui mêlent surveillants et éducateurs.

 

Dans le même temps, les incidents violents s'étaient multipliés durant le printemps dans les prisons pour mineurs supposées oeuvrer à la réinsertion des jeunes.

 

Dans un communiqué, la CGT-pénitentiaire a qualifié la prise d'otage de Fleury-Mérogis d'"événement grave (qui) met, une fois de plus, en relief la difficulté de la prise en charge des mineurs en milieu carcéral".

 

FO, à l'instar des autres syndicats pénitentiaires, a réclamé "plus de moyens" pour la pénitentiaire.

 

Les mineurs détenus étaient 814 au 1er juillet 2011, contre 805 au 1er juin. Ils représentent 1,3% des personnes incarcérées.

 

La dernière prise d'otage dans une prison remonte au 8 juillet quand un détenu, Francis Dorffer, déjà auteur de plusieurs prises d'otages, a retenu un surveillant à la centrale de Poissy (Yvelines), avant de se rendre.

 

A Fleury-Mérogis, plus grande prison de France, la dernière prise d'otage remonte à septembre 2008.

 

Le Nouvel Obs...

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