Mardi 10 Mai - L’ex-femme de Marc Dutroux libérée ?

Publié le par Sam Fisher

Le tribunal de l’application des peines de Mons (Belgique) a annoncé lundi avoir accepté la demande de libération conditionnelle de Michelle Martin, ex-femme de Marc Dutroux condamnée à 30 ans de réclusion pour avoir été la complice du pédophile meurtrier.

 

 

Une décision initialement prévue pour le 12 mai. Le tribunal de l’application des peines de Mons n’aura pas attendu jusque-là. Le procureur général de la cour d'appel a annoncé lundi que Michelle Martin, l’ex-femme du pédophile belge Marc Dutroux, devrait être libérée mardi. Condamnée à trente ans de réclusion en juin 2004 par la cour d’assises d’Arlon pour son implication dans l'enlèvement et le meurtre d'adolescentes dans les années 1990, l’ancienne institutrice de 51 ans pourrait bénéficier d’une mesure de libération conditionnelle après avoir effectué la moitié de sa peine, en préventive après son arrestation en 1996, puis après sa condamnation.

L’annonce de la libération de Michelle Martin a suscité un vif émoi en Belgique, notamment pour les familles des victimes, qui regrettent que la quinquagénaire n’ait jamais «émis de regrets sincères». Interrogé mardi matin sur la radio belge RTBF, le ministre de la Justice Stefaan De Clerck a tenu à rappeler que l’affaire Dutroux avait accéléré les réformes concernant la politique pénitentiaire. «Je comprends l’émotion. Les familles ont toujours été très concernées. Mais j’aimerais leur dire que le dossier Dutroux a fait changer beaucoup de choses. Nous avons dit que les décisions prises par le ministre de la Justice et Libération n’était pas [un système] adapté, qu’il fallait des magistrats spécialisés. Nous avons installé le tribunal d’exécution des peines [afin d’éviter que le pouvoir politique prenne seul une décision de libération, Ndlr] et prévu que les familles soient intégrées dans la procédure, qu'ils avaient accès au procès et la possibilité d’introduire des remarques et des demandes.»

Un possible pourvoi en cassation

Bien qu’aucune procédure d’appel ne soit envisageable, un possible recours en cassation par le ministère public pourrait remettre en cause la liberté conditionnelle de Michelle Martin, précise le quotidien «La Libre». «Il n'y a pas de possibilité d'interjeter appel de cette décision mais si un moyen de cassation existe, un pourvoi sera introduit», a averti le procureur général de Mons, Claude Michaux. Une décision qui sera prise «au plus tard mardi, à 16 heures». Sollicité à ce propos, Stefaan De Clerck a assuré qu’il n’y avait «pas encore de décision [émise par le] parquet général de Mons». L’avocat de la détenue, Me Thierry Bayet, a toutefois tenu à rappeler que sa cliente était admissible au régime de la liberté conditionnelle depuis août 2006, ayant effectué le tiers de sa peine. «Il ne s'agit pas d'une forme d'opposition mais une manière de vérifier si la loi a été correctement appliquée et la décision adéquatement motivée», a-t-il martelé.

Selon l’avocat, il est peu probable qu’une erreur juridique découle de l’examen de la procédure. Dénonçant la «médiatisation» de l’affaire, il a ajouté que, «comme pour chaque détenu», Michelle Martin serait «soumise un projet de réinsertion», un plan de reclassement prédéfini, passant par l'assurance d'un logement ou d'une occupation. La presse belge relatait hier un éventuel accueil en France, dans un couvent. «Suite au jugement rendu, nous avons le devoir d’être en contact avec les autorités judiciaires, a expliqué le ministre de la Justice, confirmant sa réinsertion dans l’Hexagone. Les conditions imposées par magistrat belge doivent être confirmées par les autorités françaises.» Le ministre a assuré que cette démarche juridique prendra du temps, réfutant la libération effective prévue ce mardi. «Ça ne sera pas aujourd’hui ou demain. […] Ce ne sont plus les magistrats mais la justice dans sa totalité qui doit effectuer le contrôle, et ce pour dix ans», a-t-il insisté.

Une quatrième demande

Incarcérée à la prison de de Berkendael à Bruxelles, Michelle Martin avait déjà introduit une demande de libération en avril 2007. Le tribunal de l’application des peines avait rejeté cette requête, sanctionnant la gravité des faits pour lesquels elle avait été condamnée, l’absence de reclassement et mentionnait les risques liés à son profil psychologique. Un profil psychologique avait été sujet à un second refus en octobre 2008. La défense avait formulé une troisième demande en novembre 2009, qui avait également été rejetée.

Michelle Martin a été reconnue coupable d’association de malfaiteurs impliquée dans les enlèvements et séquestrations de Laetitia Delhez, Sabine Dardenne, An Marchal, Eefje Lambrecks, Julie Lejeune et Melissa Russo, ayant entraîné la mort de ces deux dernières, ainsi que du viol de Yancka Mackova. Michelle Martin avait été condamnée à cinq ans de prison pour complicité de viol de cinq adolescentes en 1985 et remise en liberté en 1992. En liberté conditionnelle lorsqu’il a enlevé les six filles âgées de huit à 19 ans, Marc Dutroux a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Le couple avait divorcé en 2003. Point final

 

Paris-Match...

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