Mardi 26 Juillet - Accord à la prison Belge de Saint-Gilles

Publié le par Sam Fisher

Les syndicats des agents pénitentiaires de la prison de Saint-Gilles ont trouvé un accord avec la direction de la prison, ainsi que la direction régionale, mardi après-midi, a indiqué Katrien Peeters du Syndicat libre de la Fonction publique (SLFP). La grève devrait prendre fin ce mardi soir à 22h, si l'accord entre les syndicats et la direction est accepté par le personnel. Les syndicats s'opposent au transfert d'un détenu réputé violent, Farid Bamouhammad. Ils se plaignent aussi de l’insécurité des agents pénitentiaires à l'extérieur de l'enceinte de la prison. Témoignage.

 

Prison de Saint-Gilles

 

"Les exigences de sécurité des gardiens ont été entendues. Des promesses ont été faites pour mettre fin à la pénurie de personnel. Dès lors, les agents reprendront le service à 22h00, ce (mardi) soir", a-t-elle ajouté.

 

Le transfert de Farid Bamouhammad ne sera pas effectué avant la fin des vacances scolaires et des groupes de travail vont voir le jour afin de déterminer les meilleures solutions possibles pour les problèmes de sécurité et de pénurie de personnel.

 

L'approche des détenus difficiles a également été largement examinée.

 

"La prison va obtenir cinq nouveaux kits d'intervention et le personnel recevra une formation pour savoir l'utiliser. Le régime et le règlement interne des détenus de droit commun seront également modifiés", précise encore la syndicaliste. Une réunion de suivi des dossiers aura lieu en septembre.

 

Agressions

 

Les gardiens saint-gillois avaient entamé une grève lundi, après avoir appris l'arrivée dans la prison de Farid Bamouhammad, un détenu réputé difficile.

 

Ils déploraient également que plusieurs collègues expérimentés aient été remplacés ces derniers temps par de jeunes recrues.

 

La déléguée syndicale libérale Catherine Peeters souligne le sentiment croissant d'insécurité parmi le personnel : "Il y a trois cas d'agression sur trois semaines de temps sur le chemin pour aller et revenir du travail. (…) On a dit au personnel de venir en civil, mais on va encore discuter de ce problème pour pouvoir assurer un peu mieux la sécurité des agents dans le futur".

 

Témoignage

 

C’est un problème que les agents pénitentiaires n'aiment pas évoquer publiquement mais qui semble en effet les préoccuper. L'un d'eux a bien voulu témoigner sous couvert d'anonymat.

 

"Il y a un risque qui doit être calculé, comme nous sommes en uniforme. Certains anciens détenus nous connaissent et se souviennent très bien de nous, et malheureusement dans une prison certaines fois ça se passe bien, d'autres fois ça se passe moins bien. La rancune et la vengeance mènent à des agressions. C'est clair que le fait de quitter l'établissement en uniforme ne favorise pas le sentiment de sécurité".

 

"Les environs de la prison ne sont pas sûrs"

 

Cet agent ajoute que les environs de la prison ne seraient pas sûrs : "Il est clair que lorsque vous sortez le soir après avoir effectué votre service et que vous attendez patiemment le train, le tram ou le bus, cela peut être dangereux. Mais ce n’est pas seulement pour le cas pour les agents de prison. Des collègues policiers se font agresser, des ambulanciers, des pompiers… Mais la question qu'il faudrait se poser, c'est est-ce admissible dans une société de droit telle que la notre ?"

 

Une nouvelle réunion de direction et syndicats est prévue ce mardi après-midi.

 

La police intervenue huit fois plus pour des grèves de gardiens de prisons

 

Depuis la signature du protocole d'accord en avril dernier, qui prévoit que les gardiens de prison doivent prévenir de leur intention de faire grève sept jours avant le début de l'action, les policiers sont intervenus huit fois plus que l'année précédente pour remplacer des gardiens grévistes, rapporte ce mardi De Morgen.

 

La ministre de l'Intérieur Annemie Turtelboom plaide depuis longtemps pour la mise en place d'un service minimum en cas de grève dans les prisons, mais les syndicats s'y opposent fermement. Ces derniers, la CSC, la CGSP et le SLFP, ont cependant accepté de signer un protocole d'accord en avril 2010 les obligeant à avertir de leur intention de faire grève sept jours avant afin de permettre à la police de se préparer.

 

L'accord n'a pas mené à une baisse des interventions policières. Entre le 1er mai 2010 et le 30 avril 2011, le nombre de jours de grève a augmenté de 25%, jusqu'à 109 jours, par rapport à l'année précédant l'accord. Pour ces 109 jours, 3250 policiers locaux et 2254 policiers fédéraux, soit huit fois plus qu'avant l'accord, ont été mobilisés.

 

"Nous sommes arrivés à un point où le fait de plaider pour un service minimum est légitime", insiste Annemie Turtelboom. "Le gentlemen's agreement ne fonctionne pas. Il est temps que les gardiens prennent leurs responsabilités."

 

RTBF...

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