Samedi 2 Juillet - Nafissatou Diallo et ses rapports avec des détenus

Publié le par Sam Fisher

Soupçonnée d’être impliquée dans un trafic de drogue et de blanchiment d’argent sale, la femme de chambre voit sa crédibilité remise en question la justice américaine. 

 

 Nafissatou Diallo, l'employée du Sofitel qui accuse DSK, pas si exemplaire ?

  

Nafissatou Diallo ne serait pas la femme irréprochable que l’on croyait. On savait que la vie de la jeune Guinéenne serait scrutée, décortiquée dans ses moindres détails, tant par les enquêteurs du procureur de New York que par les super-détectives engagés par les avocats de DSK. A charge pour les premiers de prouver que la femme de chambre de l’hôtel Sofitel a bel et bien été victime d’une agression sexuelle, le 14 mai dernier, alors qu’elle venait nettoyer la suite 2806. « Sa version est fiable », confiaient alors les policiers de la Special Victims Unit. La mission des seconds, anciens officiers de la CIA missionnés par les défenseurs de DSK, Benjamin Brafman et William Taylor : plonger dans le passé de Nafissatou Diallo et rapporter tout ce qui pourrait discréditer sa parole.



Très vite, la presse s’est lancée dans une contre-enquête. Le très sérieux New York Times (NYT), notamment, a dépêché pas moins de sept journalistes sur les traces de la jeune femme de 32 ans. En Guinée, ils ont interrogé ses frères peuls. Dans le quartier du Bronx où elle vit depuis son arrivée sur le sol américain, il y a sept ans, ils ont sondé ses voisins et ses employeurs successifs. Conclusion du NYT : Nafissatou Diallo, veuve et mère d’une enfant de 15 ans, est une immigrée « à la vie quelconque », « très croyante » et « travailleuse ». L’image même d’une femme irréprochable. Jusqu’à hier.

« Les accusations sur le point de s’effondrer »

L’information est tombée en France dans la nuit de jeudi à vendredi. Dans un premier temps, on apprenait qu’une audience surprise allait se tenir dans la journée devant le juge de la Cour suprême chargé de l’affaire, Michael Obus. Le magistrat avait pourtant fixé au 18 juillet la date de la prochaine comparution de DSK. Une paire d’heures plus tard, le NYT diffusait un long article dans lequel il assure que les accusations portées contre l’ex-patron déchu du FMI « sont sur le point de s’effondrer ». Et d’expliquer que les enquêteurs du procureur avaient découvert des éléments qui mettent en cause la crédibilité de la femme de chambre.



En disséquant les comptes bancaires de Nafissatou Diallo, ils se seraient d’abord aperçus que la jeune Guinéenne avait perçu pas moins de « 100.000 $ » en sus de ses salaires du Sofitel, « ces deux dernières années ». Que les dépôts auraient été effectués par différentes personnes depuis « quatre comtés différents, New York, la Georgie, la Pennsylvanie et l’Arizona ». Surtout, que l’un des dépositaires se trouvait actuellement derrière les barreaux, purgeant une condamnation pour trafic de drogue. Cet homme, selon le quotidien new-yorkais, avait été arrêté en possession de près de 200 kg de marijuana. Les relevés bancaires auraient également révélé que la jeune femme « dépensait plusieurs centaines de dollars par mois pour des factures émanant de cinq compagnies de téléphone ». Alors que, insiste le NYT, Nafissatou Diallo n’aurait reconnu disposer que d’un seul mobile. De surcroît, l’employée du Sofitel, au lendemain de son agression supposée, a appelé son « fiancé » dealer. Une conversation évidemment enregistrée par l’administration pénitentiaire américaine. Lors de cet appel, Nafissatou Diallo aurait « discuté de l’intérêt de poursuivre les accusations » contre Dominique Strauss-Kahn…

« Elle aurait menti plusieurs fois »

Pire, Nafissatou Diallo aurait menti « plusieurs fois » aux enquêteurs. Cette fois, il s’agirait des informations que la Guinéenne aurait fournies à l’administration américaine lorsqu’elle a demandé l’asile, en 2002. Aux policiers, elle aurait assuré avoir été victime d’« un viol et de mutilations génitales » dans son pays natal. Or ces faits ne figureraient pas dans son dossier d’immigration.



Interrogée, la femme de chambre aurait affirmé aux enquêteurs ne rien savoir de l’argent versé sur son compte ni des lignes téléphoniques ouvertes à son nom, selon le NYT. Mais, assure le quotidien, ceux-ci la soupçonne désormais d’être impliquée dans des activités criminelles telles que le trafic de stupéfiants et le blanchiment d’argent sale. Autant dire des crimes graves.



Reste un fait important : Nafissatou Diallo continue de maintenir que DSK a tenté de la violer. Les analyses de l’ADN prélevé sur les vêtements et dans la suite du Sofitel prouvent qu’il y a eu une relation sexuelle. Mais de quel ordre ?



France Soir...

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